Diffamation et exception de vérité : pourquoi révéler les agissements de John Karl Robin ne relève pas du délit

En droit français, la diffamation est un délit. Mais lorsqu’une information est fondée sur des faits exacts, elle peut être justifiée par l’« exception de vérité ». Si des éléments sérieux et documentés démontrent la participation de John Karl Robin à la création d’un blog diffamatoire au profit de la chaîne Studio Bubble Tea, leur révélation publique n’est pas illégale. Explications juridiques.


Vous avez des informations à communiquer sur l’affaire Eurochallenges ?

Parler d’une personne sur Internet, et plus encore accuser quelqu’un de faits graves, peut rapidement faire surgir la menace d’une plainte pour diffamation. Pourtant, le droit français n’interdit pas de dire la vérité — bien au contraire. Lorsqu’on dispose d’éléments vérifiables, factuels et sérieux, la loi protège le droit d’informer. C’est ce qu’on appelle l’exception de vérité, une règle juridique essentielle dans toutes les affaires où la liberté d’expression et la réputation entrent en tension.

Dans le cadre de l’affaire autour de Studio Bubble Tea et de la condamnation de Sophie Fantasy, plusieurs personnes s’interrogent sur le rôle joué par John Karl Robin, également connu sous le pseudonyme Koinvx, dans la création d’un blog anonyme particulièrement violent, ayant ciblé la famille de la créatrice de contenu. Si l’on possède des preuves concrètes ou des éléments solides démontrant que cette personne a contribué, directement ou indirectement, à la mise en ligne ou à l’animation de ce blog, alors rien n’empêche légalement d’en parler publiquement, à condition de respecter certaines conditions.

L’exception de vérité, un pilier de la liberté d’expression

L’article 35 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse prévoit ce principe fondamental : la vérité des faits diffamatoires peut être prouvée, et, si cette preuve est apportée, elle écarte le caractère diffamatoire des propos.

Concrètement, cela signifie que si une personne est accusée publiquement d’avoir participé à une campagne de diffamation (comme la création d’un blog anonyme calomnieux), elle ne peut pas faire condamner pour diffamation celui qui révèle ces faits, dès lors que :

  • Les faits sont vrais, démontrés par des preuves matérielles (captures d’écran, messages, emails, témoignages, adresses IP, métadonnées, etc.).

  • Ces faits sont d’intérêt public ou concernent un débat légitime (ce qui est le cas ici, au regard de l’impact médiatique de cette affaire et des personnalités concernées).

  • Les propos tenus ne comportent ni injures gratuites, ni atteintes à la vie privée qui ne seraient pas justifiées par la gravité des faits dénoncés.

Ce qui est vrai n’est pas diffamatoire

Dans l’affaire Studio Bubble Tea, de nombreux internautes ont été choqués par la violence des attaques diffusées via un blog anonyme qui a publié des articles diffamatoires visant la famille de Sophie Fantasy, dans un contexte déjà très tendu lié à l’affaire Eurochallenges.

Des témoignages, recoupements techniques et éléments publiquement accessibles suggèrent que John Karl Robin aurait joué un rôle dans l’alimentation de ce site, ou du moins dans sa diffusion et sa protection. Certains affirment qu’il aurait participé à la rédaction des contenus ou qu’il aurait pris des mesures techniques pour assurer l’anonymat du blog, tout en promouvant son existence sur divers forums et réseaux.

Si des éléments viennent étayer ce lien — notamment s’il est possible de démontrer qu’il a écrit, commandité ou facilité ces publications — en parler publiquement n’est pas un acte de diffamation, mais un acte de vérité. Un acte protégé par le droit, qui s’inscrit dans un besoin légitime d’information et de transparence.

Ne pas céder à la menace judiciaire

Il est courant que des personnes impliquées dans des campagnes de diffamation anonymes tentent ensuite d’intimider leurs opposants en les menaçant de poursuites. C’est une stratégie classique : faire peur pour faire taire. Mais il est fondamental de rappeler que les procédures de diffamation ne visent pas à faire taire la vérité, mais à protéger contre des allégations mensongères, injustifiées ou injurieuses.

La justice française est attachée à la liberté d’informer. Lorsqu’on agit avec prudence, en s’appuyant sur des faits établis et non sur des rumeurs ou des interprétations hâtives, on reste dans le cadre de la loi. Et si les faits rapportés sont réels, précis, circonstanciés et utiles au débat public, aucune condamnation pour diffamation n’est possible.

En conclusion : dire la vérité est un droit

Dans un monde saturé d’informations, de manipulations et de campagnes anonymes, la vérité devient un acte de courage. Lorsqu’elle est prouvée, la vérité est non seulement une défense, mais une protection juridique complète contre toute tentative de censure judiciaire.

Si vous avez connaissance de faits précis, prouvés et graves concernant la participation de John Karl Robin à la création ou à la diffusion d’un blog diffamatoire lié à la chaîne Studio Bubble Tea, ne vous laissez pas intimider. Prenez le temps de rassembler vos preuves, présentez-les de manière claire, sans insulte ni exagération. La loi est de votre côté. Car en matière de diffamation, ce qui est vrai n’est pas diffamatoire.

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