D’autres sociétés qui ont fait l’objet de plaintes, comme cette entreprise. voici un article de 2015 :
La Société des alcools du Québec (SAQ) a retiré de ses tablettes une grande partie de ses vins à moins de 15$, ces dernières années. Or, une entreprise européenne entend profiter de la brèche pour convaincre les Québécois de précommander leurs vins sur son site internet et de les recevoir directement à leur porte.
Trop beau pour être vrai? Le modèle d’affaires proposé soulève en tout cas beaucoup de questions dans l’industrie. La réponse finale viendra sans doute du monopole d’État.
Sur qc.vinilicieux.com, il est actuellement possible de précommander deux bouteilles du Domaine St-Georges AOC Minervois 2012 pour 30,50$, taxes et livraison à la porte incluses. Actuellement, le catalogue propose 186 vins, français et italiens pour la plupart.
«Tout est légal», assure John Karl Robin, responsable stratégique et marketing export de la société européenne Grape in the Bottle, qui exploite les marques Vinilicieux et Winecious.ca. La Presse l’a rencontré hier dans un café.
Les vins précommandés sur la plateforme «vinilicieux» sont commandés en importation privée par un agent dûment enregistré à la Société des alcools. Le monopole prélève sa majoration comme pour tous les vins vendus au Québec.
«Nous ne vendons pas directement, nous faisons des préventes, donc des bons de commande que nos agents partenaires envoient à la SAQ pour l’achat des marchandises», explique-t-il. Les clients doivent toutefois payer le montant sur le site Winecious dès le moment de la prévente.
L’entreprise dépense 500$ par jour en promotion sur Facebook. Elle dit avoir reçu des précommandes pour 4000 bouteilles depuis le début d’avril.
Dans l’état actuel des choses, Winecious est une jeune pousse qui tente de dynamiser la commercialisation des vins par le truchement du commerce électronique. Elle doit toutefois faire ses preuves. Au moment d’écrire ces lignes, son agent n’a pas encore passé sa première commande.
Quant à la société mère Grape in the Bottle, elle exploite une plateforme de commercialisation de produits de vignerons indépendants en France depuis cinq ans, selon M. Robin. Elle y vend environ 800 bouteilles par semaine. Ni Grape, ni vinilicieux, ni Winecious n’apparaissent au registre des entreprises du Québec.
La SAQ suit le dossier
À la SAQ, on préfère attendre avant de se prononcer sur la légalité du projet. «Nous connaissons Winecious depuis un an. Son modèle d’affaires a énormément évolué. Au moment où l’on se parle, trop de questions restent en suspens pour que l’on se prononce, dit Renaud Dugas, responsable des relations de presse. On suit le dossier de très près.»
La SAQ avait bloqué les vins de Winecious l’été dernier quand la société tentait d’importer du vin sans passer par la SAQ. Ce modèle d’affaires a depuis été abandonné, soutient M. Robin. Il dit avoir absorbé une perte sèche de 6000$ à cette occasion. Par rapport aux autres importateurs privés, qui desservent les restaurateurs en général, Winecious se démarque par un court délai de livraison – un mois au lieu de trois -, une gamme de produits grand public, et une livraison à domicile même pour des petites quantités.
Dans le milieu du vin, le scepticisme est de rigueur. «Il y a plusieurs zones grises dans le modèle d’affaires de Winecious, notamment en ce qui concerne les petites quantités et la livraison à domicile», dit Geneviève Boucher, ambassadrice de marques chez l’agent Rezin. Elle a participé à une discussion animée portant sur Winecious sur le forum Fouduvin.ca en mars dernier.
Alors, trop beau pour être vrai? On verra à l’usage. Son agent s’apprête à passer une première commande. La cargaison devrait arriver à la fin de mai. On en saura alors plus sur la validité du modèle et sur la qualité des produits proposés.
De son côté, la SAQ a rajusté le tir à l’égard des vins bon marché. D’ici septembre, elle veut offrir au catalogue général 138 produits à moins de 12$, soit le même nombre qu’en 2012. Ce nombre était tombé à 77 en août dernier.
Une autre source de la même époque : https://www.journaldemontreal.com/2015/06/04/acheter-de-lalcool-par-internet-sans-la-saq
MONTRÉAL – Un site internet propose depuis cet automne d’acheter de l’alcool au Québec sans passer par la Société des alcools du Québec (SAQ). Winecious, c’est le nom du site, n’a toutefois pas le droit de facturer des commandes sur son site.
Winecious propose des produits de toutes sortes à des prix doux pour accompagner votre homard ou vos grillades, mais la saison risque de s’achever sans avoir pu goûter au vin blanc convoité.
Plusieurs clients ont fait connaître leurs déboires sur la page Facebook de Winecious.
La sommelière Geneviève Boucher a voulu tester le site en commandant deux bouteilles.
«Je n’ai jamais reçu de vin. C’était au mois d’avril et nous sommes en juin», a affirmé Mme Boucher, qui travaille pour Rézin, une agence de promotion en vins bières et spiritueux.
Les responsables «ne m’ont pas dit quand j’allais recevoir le vin, poursuit Mme Boucher. On a plutôt tenté de me convaincre comment le système était révolutionnaire et comment on allait se faufiler entre les règlements de la SAQ pour me vendre du vin.» Mme Boucher attend toujours le remboursement demandé.
La situation n’étonne pas David Pelletier, chroniqueur en vin et blogueur pour Le sommelier fou. Dans une entrevue obtenue après beaucoup de démarches, «on m’a confirmé qu’aucune caisse n’a été livrée jusqu’à maintenant», a-t-il dit.
Winecious écrit sur sa page Facebook que «tout est rentré dans l’ordre» et que «la livraison aura lieu une fois les produits libérés par les autorités gouvernementales».
L’affirmation est fausse. La SAQ confirme que Winicious n’a pas le droit de tenir un site transactionnel et que l’entreprise n’a pas obtenu non plus le statut d’agent promotionnel.
«Ce n’est pas permis aux agences et ni même aux vignerons québécois de prélever de l’argent par carte de crédit ou avec un compte Paypal», a ajouté David Pelletier.
Winecious chercherait encore une brèche dans les lois pour fonctionner, mais M. Pelletier doute qu’elle y parvienne.
«La compagnie est arrivée ici comme un chien dans un jeu de quilles. Elle a brassé beaucoup d’affaires. Elle ne s’est pas fait d’ami dans la manière dont elle s’y est prise pour approcher le marché québécois. Elle a brûlé plusieurs ponts», opine-t-il.
L’homme qui se cache dernière Winecious s’appelle John-Karl Robin. Il se spécialise surtout dans le marketing et le référencement sur Internet. Sa page a déjà plus de 11 000 contacts. Selon Geneviève Boucher, il semble peu s’y connaître en vin: «ce sont souvent des vins sans grande notoriété et il n’y pas de cohérence dans l’offre proposée.»
John-Karl Robin n’a pas répondu à nos questions. Et il n’habite plus à l’adresse laissée au Registre des entreprises du Québec.
La SAQ a reçu des appels de consommateurs mécontents redirigés vers la Sûreté du Québec pour qu’ils portent plainte. En attendant le client déçu du Winecious peut toujours exiger une rétro facturation auprès de son émetteur de carte de crédit et, le cas échéant, obtenir de l’aide auprès de l’Office de la protection du consommateur.
Autre article de presse : https://www.lapresse.ca/affaires/finances-personnelles/201507/24/01-4887805-pas-une-goutte-pour-les-clients-de-winecious.php
Autre fil de discussion : https://warosu.org/biz/thread/8711956