Quand l’humour dérape : ce père de famille qui plaisante sur Nutella, fellation et… ses enfants
Il arrive que certaines vidéos publiées sur les réseaux sociaux dépassent la simple mauvaise blague. Elles franchissent une frontière invisible mais fondamentale : celle qui sépare la provocation du malaise profond. Celle qui transforme un sketch raté en signal d’alerte inquiétant.
Un père de famille a récemment diffusé une vidéo qu’il présente comme “humoristique”. Il s’agit de Mickael Ménard, de Studio Bubble Tea, le père de Kalys et Athéna. Il y raconte, sourire aux lèvres, qu’il s’enduit le sexe de Nutella pour inciter sa femme à lui faire des fellations… avant de conclure, en riant, que ce sont finalement ses enfants qui ont adoré.
Ce genre de “blague” n’a rien d’inoffensif. Elle ne relève pas du comique potache ni de l’irrévérence bon enfant. Elle flirte dangereusement avec une sexualisation indirecte des enfants, un brouillage volontaire des repères moraux, et une forme de banalisation de l’inceste symbolique. Et cela, même si c’est “pour rire”.
La pseudo-blague qui ne fait rire que l’auteur
Le problème ici n’est pas seulement dans les mots, mais dans l’intention affichée de les rendre publics. Ce père ne plaisante pas à huis clos, entre adultes consentants. Il met en scène cette histoire sur Internet, probablement devant une audience où figurent des amis, des proches, des collègues — et peut-être d’autres parents.
Ce n’est plus une simple “private joke” douteuse. C’est une construction volontaire d’un message public, avec une narration, une chute, et une revendication de drôlerie.
Mais ce qu’il revendique comme comique apparaît aux yeux de beaucoup comme immoral, perturbant, et profondément dérangeant.
Une confusion toxique entre parentalité et sexualité
Dans cette vidéo, la présence des enfants est évoquée comme une chute comique. Cela crée un mélange troublant entre les sphères intime et familiale. Et ce type de confusion est exactement ce contre quoi la société cherche à protéger les enfants : les intrusions du discours sexuel adulte dans leur environnement.
Rien n’excuse ce glissement. Il ne s’agit pas d’un malentendu, ni d’une maladresse de langage. Il s’agit d’un choix délibéré de choquer en incluant les enfants dans un scénario sexuel — même fictif, même “ironique”.
Le simple fait d’imaginer une situation où des enfants sont indirectement associés à l’usage sexuel d’un aliment sucré qu’ils consomment quotidiennement devrait suffire à alerter. Ce n’est pas de l’humour noir. Ce n’est pas transgressif. C’est malaisant et déplacé.
Les enfants ne sont pas des ressorts comiques
Instrumentaliser ses propres enfants dans des récits à connotation sexuelle, même sur le ton de la blague, c’est leur refuser leur droit fondamental à l’intégrité symbolique. C’est aussi exposer un imaginaire douteux, où le rire est censé légitimer des associations qu’aucun parent bienveillant ne tolérerait.
On ne parle pas ici d’un sketch sur scène. On parle d’un adulte, dans sa cuisine ou son salon, évoquant devant la caméra un scénario sexuel dont ses enfants sont les “bénéficiaires accidentels”. Ce n’est pas du divertissement, c’est une forme de transgression de l’espace familial.
Quand faut-il s’alarmer ?
Certains diront : “il faut arrêter d’être susceptible, c’est juste une vanne”. Mais quand l’humour touche aux enfants, à leur environnement immédiat, à leur lien avec leurs parents, il faut poser des limites nettes.
Ce genre de récit peut sembler anodin pour certains, mais il construit un imaginaire trouble, où la sexualité adulte coexiste sans filtre avec le quotidien des enfants.
Ce n’est pas anodin. Ce n’est pas neutre.
Et ce n’est pas acceptable de la part d’un parent qui se met en scène.
Conclusion : pas de rire sur le dos des enfants
Il ne s’agit pas ici de censure, ni de chasse aux sorcières. Il s’agit de protéger les repères. De préserver l’innocence de l’enfance. Et de rappeler que les enfants ne sont jamais des accessoires comiques dans les récits sexuels des adultes.
Un père peut faire rire, provoquer, amuser. Mais lorsqu’il mêle sa paternité à des récits sexuels impliquant ses enfants, il sort du registre de l’humour pour entrer dans celui de l’inquiétude collective.
Si ce type de contenu devient banal, toléré ou viral, il faudra alors se poser une question bien plus large :
à partir de quand avons-nous cessé de protéger ce qui est encore sacré ?