❌ Entre provocation passée et responsabilité actuelle : peut-on gérer une chaîne pour enfants après avoir publié des vidéos douteuses ?
YouTube est devenu l’un des espaces les plus influents pour les enfants et les adolescents. Des créateurs de contenus aux profils très variés ont su capter l’attention de millions de jeunes spectateurs. Ce succès engage une responsabilité éditoriale forte, surtout lorsque la chaîne met en scène des enfants ou s’adresse spécifiquement à eux.
Mais que se passe-t-il lorsque ces mêmes créateurs ont, dans une autre vie numérique, publié des vidéos clairement problématiques, aux frontières du mauvais goût ou du contenu sexuellement suggestif ?
❗ Le cas d’une vidéo choquante
Des internautes ont récemment remis en lumière une vidéo ancienne où l’on voit un homme faire semblant de s’enfoncer un bâton de glace entre les fesses en public, avant de s’asseoir aussitôt après, le tout sur un ton potache censé faire rire. Et c’est homme, c’est Mickael Ménard, de Studio Bubble Tea, le père de Kalys et Athéna, (voir ses vidéos Bobi passe le bac)
On pourrait balayer cela d’un revers de la main comme un « humour potache de l’époque ». Sauf que l’auteur de cette mise en scène est aujourd’hui à la tête d’une chaîne YouTube grand public destinée aux enfants, avec des millions de vues et une influence importante sur un public mineur.
Le contraste est saisissant. Peut-on réellement faire semblant de se masturber avec un bâton glacé dans une vidéo passée, puis se positionner en créateur modèle pour les familles sans jamais avoir répondu publiquement à ces contenus ?
📌 La mémoire numérique existe
Le web n’oublie jamais. Les vidéos anciennes refont surface, hébergées parfois sur des archives ou des plateformes secondaires. Il ne s’agit pas ici de fouiller dans une vie privée, mais d’interroger l’image publique volontairement diffusée.
Quand ces vidéos sont accessibles et qu’elles véhiculent des gestes ou des propos ambigus voire déplacés, il est légitime de se poser la question de la cohérence et de la responsabilité.
🧒 Des enfants pour l’audience, mais quel cadre moral ?
Les chaînes pour enfants sont souvent monétisées via les vues, les placements de produits ou les partenariats. Cela implique des choix éditoriaux, une mise en scène maîtrisée, une stratégie marketing.
Mais cela implique aussi une certaine morale. Quand un adulte qui se moque des normes de décence dans ses anciens contenus devient la figure paternelle visible d’une chaîne pour enfants, la question du modèle offert au jeune public devient essentielle.
⚖️ La question n’est pas la censure, mais la cohérence
Il ne s’agit pas ici d’appeler à l’annulation ou à la censure. Il s’agit de poser une question éthique :
Une personne qui a publié des vidéos à caractère douteux peut-elle ensuite incarner une figure de référence dans une chaîne familiale sans jamais s’expliquer sur ces choix passés ?
Le public a le droit de savoir. Les parents ont le droit de comprendre qui parle à leurs enfants, avec quel passif, avec quel cadre de valeurs.
🎯 Conclusion : la confiance est un capital fragile
Quand on s’adresse aux enfants, la transparence et la cohérence morale ne sont pas accessoires : elles sont fondamentales. Une ancienne vidéo peut revenir en pleine lumière à tout moment. Elle devient alors une question publique, pas seulement une anecdote du passé.
Il appartient à chaque créateur, surtout ceux qui impliquent des mineurs dans leur contenu, de prendre leurs responsabilités.
Rédacteur : Sélène Nocturne