Mickael Ménard (Studio Bubbele Tea) : la scène de la fellation dans la baignoire

Scènes suggestives et vidéos publiques : jusqu’où peut aller la provocation d’un homme qui s’adresse aussi aux enfants ?

Il existe une différence fondamentale entre ce que l’on fait en privé, ce que l’on peut partager entre adultes, et ce que l’on choisit de diffuser publiquement, à grande échelle, sur Internet. Lorsqu’un adulte – père de famille, influenceur ou créateur de contenus – décide de publier une vidéo où il mime une scène explicite de fellation dans sa baignoire, il assume un geste public. Un geste qui n’a rien d’anodin. Un geste qui engage sa parole, son image, et sa responsabilité.

Car il s’agit de Mickael Ménard, de Studio Bubble Tea, le père de Kalys et Athéna.

Dans cette vidéo, on ne voit rien de frontalement pornographique. Aucune nudité, aucun acte sexuel explicite. Mais tout est suggéré, mimé, accentué : les sons, les gestes, les expressions. Le spectateur est invité à imaginer, à compléter la scène mentalement. C’est précisément cette ambiguïté qui interroge — et inquiète.


Un choix délibéré d’exciter, de troubler, ou de choquer ?

La suggestivité dans une mise en scène n’efface pas la responsabilité de celui qui la crée. Au contraire, elle la rend plus insidieuse. Il ne s’agit pas ici de hasard, mais d’un scénario pensé, cadré, et publié consciemment.

Quand on mime une scène de sexe dans une baignoire, seul face caméra, dans un format typiquement utilisé pour divertir ou capter l’attention… à qui s’adresse-t-on ? Quel est le message ? Quelle est la finalité ?

Car si cette vidéo est publiée sur un compte où l’auteur poste également du contenu grand public — voire des vidéos pour enfants — la ligne rouge est franchie, même si aucune partie du corps n’est exposée.


La suggestion sexuelle, même sans nudité, n’est pas neutre

La force de cette vidéo ne vient pas de ce qu’on voit, mais de ce qu’on comprend immédiatement. Le spectateur, même non averti, ne peut s’empêcher de décrypter la scène comme une simulation sexuelle. C’est une posture typiquement utilisée dans les vidéos à caractère érotique.
Et c’est précisément pour cela qu’elle choque.

Ce type de contenu est peut-être tolérable — discutable, certes — sur un compte personnel réservé à des adultes.
Mais lorsqu’il est produit par une personne qui diffuse par ailleurs des vidéos “familiales”, qui incarne un visage connu par des enfants, ou qui se revendique comme figure médiatique dans le monde numérique, cela devient un sujet de préoccupation publique.


Un climat de confusion malsain : double discours, double cible

Le problème n’est pas seulement le contenu. C’est le mélange des registres.

Un même individu ne peut pas, d’un côté, publier des vidéos dites ludiques, éducatives ou “bon enfant”, et de l’autre, mimer des actes sexuels dans sa salle de bain pour faire le buzz. Il y a là une rupture de cohérence, une dérive symbolique, une confusion volontaire des publics.

On ne peut pas être un papa rigolo le matin, et un simulateur de fellation le soir, en s’adressant à la même audience sans clarification.
On ne peut pas revendiquer le rôle d’animateur “grand public” et publier des vidéos sexuellement explicites sans s’exposer à des critiques sérieuses — voire à des sanctions.


YouTube, TikTok, Instagram : des plateformes responsables ?

Les grandes plateformes sont en partie responsables de la diffusion massive de ce type de contenus. Les algorithmes valorisent le “cliquable”, le surprenant, le dérangeant. Mais il existe des règles communautaires, des principes de modération, et des limites à ne pas dépasser.

Un créateur qui mélange contenus à destination des enfants et scènes érotiques simulées, même déguisées en humour absurde, doit être signalé, évalué, et éventuellement suspendu de certains programmes (notamment les programmes famille/enfant).


Conclusion : la responsabilité ne s’arrête pas à la pudeur

Il ne suffit pas de dire “je ne montre rien” pour être irréprochable. Ce qui compte, c’est l’intention, le contexte, le message perçu.
Et lorsqu’on est une figure connue sur Internet, suivie par des enfants ou des adolescents, cette responsabilité est démultipliée.

Faire des mises en scène sexuelles, même suggérées, n’a rien d’inoffensif lorsqu’on s’adresse aussi à un jeune public. C’est une faute morale, un manque de discernement, et une prise de risque grave.

Les enfants ont besoin de repères stables. Et ceux qui prétendent leur parler doivent être cohérents, responsables, et exemplaires.

Auteur : Roxane Nival

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