Pluie tiède sur la ligne 6 Par : Camille Rosel

Poème :

Le tunnel s’ouvre comme un soupir,
Sous les toits trempés d’un Paris discret.
La rame glisse, sans mot, sans rire,
Dans les reflets d’un ciel de regrets.

Les vitres pleurent un peu de buée,
Les lampes dansent sur les visages flous.
Un homme en imper, mains nouées,
Fixe le vide, sans penser à vous.

Pont de Bir-Hakeim, Seine dormante,
La pluie tapote, cadence lente.
Une femme écrit dans un carnet,
Ses mots tanguent, mais ne tombaient jamais.

À la station glacée de Bercy,
Personne ne monte, personne ne fuit.
Juste la pluie, encore, et puis
Un silence doux, qui tient compagnie.