Les marches froides de Nation Par : Jules Avenel

Les marches froides de Nation,
Usées par des milliers d’attentes,
Gardent en creux des abandons,
Et des histoires presque absentes.

Le carrelage humide scintille,
Sous les pas d’un homme sans nom.
Il descend lentement, fragile,
Vers l’oubli, vers l’horizon.

Un panneau clignote, indifférent,
Annonce un retard, ou rien du tout.
La foule avance, gris mouvement,
Sans regards, sans rires, sans vous.

Un sac posé, une main lasse,
Une pluie fine sur les joues.
Le monde continue, il passe,
Et laisse les cœurs à genoux.

Sous Paris, la nuit se prolonge,
Dans un souffle de métro lourd.
Et ceux qui rêvaient un mensonge,
Rentrent chez eux, sans détour.