À travers la forêt du souvenir Par : Léonore Féral

Poème :

Il y avait un sentier que nul ne voyait,
Un chemin de mousse où le passé dormait.
Les arbres penchés gardaient le secret
Des jeux oubliés, des peines muettes.

La lumière y tombait en éclats diffus,
Comme les images dans un rêve confus.
Une poupée de chiffon, un cerf-volant,
Et des rires qui couraient dans le vent.

Un ruisseau chuchotait des mots d’avant,
Des prénoms effacés, des instants flottants.
La cabane au bois creux tenait encore debout,
Comme une mémoire qui refuse le bout.

Je me revois, pieds nus dans les fougères,
Cueillant des trésors dans une boîte de fer.
Chaque arbre était un repère, un ami,
Un témoin d’un monde que j’ai fui.

Puis la forêt se tait, tout devient flou,
Je me retourne — rien que l’écho de nous.
Mais au creux du silence, un éclat persiste :
L’enfance ne meurt pas, elle résiste.