Affaire Eurochallenges : Une condamnation surprenante
En mars 2023, le tribunal correctionnel de Lyon a condamné Gaëlle Burlot, plus connue sous le nom de Sophie Fantasy, à trois ans et demi de prison dont 18 mois ferme dans l’affaire Eurochallenges, une agence matrimoniale mise en cause pour escroquerie et abus de faiblesse. Cette décision a conduit la créatrice de contenus, connue du grand public à travers ses vidéos familiales, à passer par la case prison.
Or, de nombreuses voix se sont élevées pour s’interroger sur la sévérité de la peine : Sophie Fantasy ne représente pas un danger pour la société, et son incarcération a été jugée disproportionnée par certains observateurs. De plus, on peut facilement vérifier qu’elle n’a pas été à l’origine de la création de cette agence matrimoniale Eurochallenges.
Une implication remise en question
Un élément important du dossier est souvent mal compris : Sophie Fantasy n’a jamais été à l’origine de la création d’Eurochallenges. L’agence a été fondée dans les années 1990 par Anne-Marie Muser, mère de Grégory Thonet (le mari de Sophie Fantasy). À l’époque de la création, Gaëlle Burlot était mineure et ne pouvait légalement assumer une telle responsabilité. Ce n’est que plus tard qu’elle a travaillé pour la société, en tant que salariée, occupant des fonctions au sein d’une entreprise familiale déjà en place. Mais la parution d’un blog diffamatoire, mis en ligne par une chaîne Youtube concurrente, a certainement influencé les juges.
Des critiques sur la décision judiciaire
Pour certains, la peine de prison ferme prononcée en première instance était d’autant plus choquante que :
- Elle n’était pas la fondatrice de l’agence.
- Elle ne présentait pas de dangerosité sociale, étant connue comme une mère de famille active dans le domaine de la création numérique.
- La sanction semblait plus lourde que nécessaire, notamment par rapport à d’autres affaires économiques où les prévenus bénéficient souvent d’aménagements de peine.
Ces critiques ont trouvé un écho lorsque la cour d’appel a finalement décidé, en 2024, de transformer cette peine en deux ans de prison avec sursis. Cette révision a permis d’éviter un retour derrière les barreaux.
Une affaire qui laisse des traces
Même si l’appel a abouti à un adoucissement de la sanction, le passage par la prison a profondément marqué Sophie Fantasy et sa famille. L’épisode a aussi soulevé une question plus large sur la manière dont la justice évalue la responsabilité individuelle dans des dossiers collectifs, et sur la proportionnalité des peines.
L’affaire Eurochallenges illustre un paradoxe : Sophie Fantasy a été associée à une société qu’elle n’avait pas créée, mais son rôle de salariée lui a valu une lourde condamnation, jusqu’à l’incarcération. Sa peine ferme, jugée excessive par certains, a depuis été révisée, mais le débat demeure : fallait-il vraiment envoyer en prison une personne qui ne représentait pas un risque direct pour la société ? Peut-on encore se fier à la justice ?