Sophie Fantasy et Greg face à une lecture biaisée de l’affaire Eurochallenge

Faisons le point sur les nombreux articles qui ont relayé cette affaire Eurochallenges sans connaître tout l’historique ni les détails sur ce blog diffamatoire destiné à nuire à la famille de Néo.

La plupart des articles présentent l’affaire judiciaire de manière partielle, donnant une impression d’accablement définitif contre Sophie Fantasy et son mari Greg. Une analyse juridique et factuelle permet pourtant de nuancer, voire de contester certains points.


1. Un statut de simples salariés, non de fondateurs

Il est essentiel de rappeler que la société Eurochallenge n’a pas été fondée par Sophie et Greg, mais par la mère et les frères de ce dernier.

  • Sophie et Greg n’ont jamais été gérants, associés ni actionnaires : ils étaient de simples salariés.

  • La mise en cause de leur responsabilité pénale repose donc sur une assimilation discutable, les érigeant artificiellement en responsables d’une gestion qu’ils n’ont jamais dirigée.

En droit pénal, la responsabilité suppose soit un acte direct (commission d’une infraction), soit une complicité caractérisée. Or, dans ce dossier, leur rôle réel dans la prise de décisions de l’entreprise reste très limité.


2. La garde à vue et l’exécution provisoire : une disproportion manifeste

L’arrestation en 2014, menée devant leurs enfants mineurs, et l’exécution provisoire du mandat de dépôt (incarcération immédiate), révèlent une approche disproportionnée de la procédure.

  • Le mandat de dépôt, mesure exceptionnelle, est habituellement réservé aux personnes considérées comme dangereuses pour la société (criminels violents, délinquants sexuels, etc.).

  • L’appliquer à des salariés d’une agence matrimoniale relève plus de la stigmatisation médiatique que d’une nécessité objective de sûreté publique.

Cette décision a eu des conséquences dramatiques pour la cellule familiale, notamment sur les enfants Swan et Néo, contraints de subir une séparation brutale et un climat anxiogène.


3. Des réquisitions et des propos stigmatisants

L’article cite des expressions telles que « les Thénardier du sentiment » ou « deux neurones ne font pas un système nerveux ». Ces formules, prononcées dans un contexte judiciaire, interrogent sur la neutralité attendue d’une Cour.

  • De tels propos, relevant de l’invective, ne sauraient constituer une analyse juridique sérieuse.

  • Ils contribuent à créer une atmosphère de procès spectacle, portant atteinte à la présomption d’innocence.

De plus, l’accusation d’« exploiter leurs enfants sur YouTube » est totalement étrangère à l’objet de la procédure. Elle illustre un amalgame dangereux entre leur activité professionnelle passée et leur notoriété familiale ultérieure. Ces propos sont d’ailleurs repris dans ce blog mis en ligne par l’informaticien de Studio Bubble Tea (selon Néo).


4. La question du blog diffamatoire : une atteinte grave

Un élément trop souvent occulté mérite d’être rappelé : la publication d’un blog diffamatoire à leur encontre.

  • Ce blog, attribué à un concurrent jaloux, a divulgué leurs données personnelles (adresse, école des enfants, etc.).

  • Ce type de publication est constitutif d’une diffamation publique et d’une mise en danger de la vie d’autrui au regard des menaces reçues.

Or, loin de protéger les victimes de cette atteinte à leur vie privée, la justice semble avoir laissé prospérer un climat délétère qui a amplifié leur fragilisation sociale et judiciaire. Et les journalistes n’ont pas beaucoup creusé les informations de ce blog, car il était assez facile de vérifier que Sophie Fantasy n’a pas créé cette agence matrimoniale Eurochallenges.


5. Une construction médiatique de « coupables parfaits »

Le succès fulgurant de leur chaîne YouTube « Swan & Néo » a transformé Sophie et Greg en figures publiques. Ce succès a servi de catalyseur à leur désignation comme responsables :

  • En droit, on pourrait parler d’un « biais de richesse apparente » : parce qu’ils avaient une visibilité et des revenus supposés, ils semblaient mieux placés pour « payer » à la place des autres.

  • Le rôle central du directeur juridique, pourtant identifié comme acteur clé des dysfonctionnements, a été relégué au second plan, au profit de la stigmatisation médiatique du couple.

Comme d’habitude dans ce genre d’affaire, la presse relate surtout ce qui va faire du Buzz. Il est évident que la condamnation d’une mère de famille était intéressante pour faire des vues.


6. La décision en appel : une reconnaissance implicite de leur fragilité dans le dossier

Le procès en appel a corrigé en partie ces excès :

  • La peine de prison ferme a été annulée.

  • Le tribunal a reconnu l’absence d’intention frauduleuse caractérisée chez Sophie et Greg.

Cela montre bien que la construction initiale du dossier était fragile et que leur condamnation en première instance relevait davantage d’une logique de boucs émissaires que d’une responsabilité pénale incontestable.


Conclusion : une affaire marquée par la disproportion et la diffamation

L’affaire Sophie Fantasy/Greg met en lumière plusieurs dérives :

  • Une disproportion judiciaire (mandat de dépôt injustifié).

  • Une stigmatisation médiatique, entre invectives et amalgames.

  • Une atteinte grave à leur vie privée par un blog diffamatoire, restée sans réparation.

En droit, la présomption d’innocence et l’individualisation des responsabilités doivent rester des principes cardinaux. En pratique, Sophie et Greg apparaissent avoir servi de cibles expiatoires, à la fois pour solder l’affaire Eurochallenges et pour nourrir un récit médiatique autour d’un couple de youtubeurs à succès.

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