L’escroquerie Orbimount se caractérise par un ensemble de techniques frauduleuses qui se répètent sur plusieurs domaines et dans différentes juridictions européennes, comme l’ont souligné de nombreuses autorités de régulation (CSSF, FSMA, CONSOB, Finansinspektionen).
Voici les caractéristiques spécifiques et récurrentes définissant l’arnaque Orbimount :
1. Absence Totale d’Agrément et d’Ancrage Légal
Le signal le plus fort et le plus cohérent dans tous les pays est l’absence d’autorisation légale pour opérer.
• Non-supervision Réglementaire : Orbimount (ou OrbiMount) n’est ni autorisé ni supervisé pour fournir des services d’investissement ou d’autres services financiers dans l’Union Européenne.
• Avertissements Officiels Multi-juridictionnels : Plusieurs autorités européennes ont publié des avertissements explicites en 2025, confirmant cette illégalité :
◦ La CSSF (Luxembourg) a averti qu’« OrbiMount » n’est pas supervisé et n’a reçu aucune autorisation pour la prestation de services.
◦ La Finansinspektionen (Suède) a prévenu que des personnes se réclamant d’« OrbiMount » proposaient du trading sans autorisation aux épargnants suédois.
◦ La FSMA (Belgique) a ajouté Orbimount à sa liste de « online frauduleuze tradingplatformen ».
◦ La CONSOB (Italie) a ordonné le blocage d’orbimount.io.
◦ Ces alertes sont également répertoriées dans la base internationale I-SCAN d’IOSCO.
• Faux Certificats : Pour inspirer confiance, Orbimount utilise de fausses références. Elle affirme que ses activités sont « régulées par une organisation externe, Digital Asset Authority » et affiche un numéro de certification (DDA-REG-8706C), références qui ne correspondent à aucun registre de régulateur européen ou britannique.
2. Infrastructure et Opacité des Plateformes
Les sites et communications d’Orbimount présentent des caractéristiques techniques et de transparence suspectes.
• Multiplication des Domaines : L’entité utilise une prolifération de domaines pour cibler les victimes et compliquer le suivi, notamment orbimount.io, orbi-mount.com, orbimount.it, et l’extension orbimount.expert (souvent utilisée pour les e-mails).
• Durée de Vie Courte des Domaines : Le domaine
orbi-mount.com a été enregistré pour seulement un an et n’avait qu’un seul jour d’existence lors de l’alerte, révélant une stratégie d’action rapide avant disparition.• Manque de Transparence : Les sites Orbimount manquent de mentions légales, d’identité de la société, ou de numéro SIRET. L’identité du propriétaire du domaine est masquée, ce qui est contraire aux normes légitimes de transparence.
• Site Multilingue : Le site est accessible dans de très nombreuses langues, ce qui est souvent le résultat de traductions automatiques, indiquant une tentative de toucher une audience mondiale sans véritable crédibilité locale.
• Coordonnées Fictives/Multiples : Des adresses physiques prétendant être situées à Londres (Aldgate Tower) et à Singapour sont citées, en plus de plusieurs numéros de téléphone britanniques (+44) et slovaques (+421).
3. Tactiques d’Approche et d’Escroquerie (Schéma Opérationnel)
Le schéma d’escroquerie repose sur des méthodes classiques de fraude au trading adaptées aux crypto-actifs.
• Produits d’Investissement Frauduleux : Les offres se concentrent sur des placements très spéculatifs, notamment le trading de cryptomonnaies (Bitcoin, Ether) et les CFD (Contrats pour la différence), souvent assimilés à des jeux d’argent.
• Démarchage Agressif et Faux Experts : Les victimes sont attirées par des publicités mensongères (parfois basées sur des personnalités médiatiques comme Thomas Piketty). Elles sont ensuite contactées par des représentants utilisant de faux pseudonymes (exemples : Jimmy Rice Senior Financial Advisor, Pierre Rottenberg, Daniel Stanley, Lia Gabriel).
• Pression pour Investir Massivement : Après un premier investissement minimum de 250 euros, les « conseillers » exercent une pression insistante pour déposer des sommes beaucoup plus importantes (jusqu’à 10 000 ou 25 000 euros), promettant des gains rapides.
• Menaces et Blocage des Retraits : Lorsque les victimes demandent à retirer leurs fonds ou refusent d’investir davantage, l’accès à leur compte est bloqué, ou elles peuvent être victimes d’agression verbale et de menaces de refus de retrait. Les plateformes exigent parfois des frais supplémentaires pour débloquer les fonds, ce qui est une tactique récurrente dans les arnaques financières.
En synthèse, l’arnaque Orbimount utilise la multiplication de plateformes éphémères (domaine/sites) et la diversité des faux contacts (adresses e-mail en orbimount.expert ou orbimount.team) pour cibler les épargnants dans plusieurs pays européens, tout en maintenant l’opacité totale et l’absence délibérée d’agrément requis par la loi.
On pourrait comparer l’arnaque Orbimount à un réseau de stands de foire illégaux : ils apparaissent rapidement sous différents noms (les multiples domaines) dans différentes villes (les juridictions européennes), attirent les passants avec des promesses de prix rapides (cryptomonnaies/trading), mais disparaissent dès que les autorités arrivent, sans laisser de coordonnées réelles ni de preuve d’existence légale