Dossier d’investigation : le schéma frauduleux de la plateforme Orbimount

1.0 Introduction : Mise en Contexte de l’Enquête sur Orbimount

Ce dossier a pour objectif de documenter de manière factuelle et structurée les activités frauduleuses de l’entité opérant sous le nom d’Orbimount. Il synthétise les avertissements réglementaires émis par plusieurs autorités financières, les analyses techniques de son infrastructure opérationnelle et les témoignages concordants de victimes. L’ensemble de ces éléments permet de qualifier les opérations menées par Orbimount non pas comme des services d’investissement à risque, mais comme une escroquerie financière organisée, conçue délibérément pour tromper et détourner les fonds des investisseurs.
La section suivante établira formellement le caractère illégal des opérations d’Orbimount en s’appuyant sur les alertes officielles émises par plusieurs autorités financières européennes.

2.0 Avertissements Réglementaires Officiels : La Non-Conformité d’Orbimount en Europe

Dans le secteur des services d’investissement, l’obtention d’un agrément auprès d’une autorité de régulation reconnue est une condition sine qua non pour opérer légalement. Cet agrément garantit que l’entité respecte des normes strictes de protection des investisseurs, de transparence et de solvabilité. L’absence totale d’autorisation est donc l’un des indicateurs les plus fiables pour identifier une opération frauduleuse. Concernant Orbimount, plusieurs autorités de surveillance financière en Europe ont formellement et publiquement alerté les investisseurs sur le caractère illégal de ses activités.
Le tableau ci-dessous synthétise ces avertissements officiels, qui constituent une preuve irréfutable de la non-conformité de la plateforme.
Autorité de Régulation
Pays
Date de l’Avertissement
Synthèse de l’Alerte
CSSF (Commission de Surveillance du Secteur Financier)
Luxembourg
9 septembre 2025
L’entité « OrbiMount » n’est pas supervisée par la CSSF et ne détient aucune autorisation pour fournir des services d’investissement. L’alerte liste le site orbimount.io, des adresses e-mail @orbimount.expert et des numéros de téléphone.
Finansinspektionen (FI)
Suède
26 mai 2025
Met en garde contre des personnes se réclamant d’Orbimount qui démarchent des investisseurs suédois sans aucune autorisation. Mentionne des adresses prétendues à Londres et Singapour et des contacts via les domaines @orbimount.expert et @orbimount.team.
FSMA (Autorité des services et marchés financiers)
Belgique
24 juillet 2025
A ajouté Orbimount à sa liste noire officielle des « plateformes de trading frauduleuses en ligne ».
CONSOB (Commissione Nazionale per le Società e la Borsa)
Italie
Mi-avril 2025
A ordonné le blocage du site orbimount.io et d’une page de trading associée dans le cadre d’une action contre les sites illégaux.
IOSCO I-SCAN (Réseau international des régulateurs)
International
15 septembre 2025
L’alerte émise par la CSSF a été répertoriée et diffusée au niveau international via la base de données I-SCAN de l’Organisation Internationale des Commissions de Valeurs.
L’évaluation de ces alertes convergentes est sans équivoque : Orbimount est une entité non autorisée qui opère illégalement sur le territoire européen. La multiplicité des avertissements émanant de régulateurs de pays différents démontre non seulement une activité de démarchage transfrontalière agressive, mais aussi une stratégie de « forum shopping » réglementaire, où les opérateurs exploitent les délais de réaction et les silos d’information entre les juridictions nationales pour maximiser la durée de leurs opérations avant une intervention coordonnée.
Ces avertissements officiels sont corroborés par une analyse de l’infrastructure technique de la plateforme, qui révèle une conception délibérément frauduleuse.

3.0 Analyse de l’Infrastructure Opérationnelle : Les Indices d’une Fraude Intentionnelle

Au-delà des manquements réglementaires, l’analyse de l’infrastructure technique et de la présentation publique d’Orbimount révèle de multiples marqueurs caractéristiques des opérations frauduleuses. Ces éléments démontrent une volonté délibérée de dissimulation, une architecture éphémère et une absence totale de transparence, incompatibles avec l’activité d’une entreprise financière légitime.
• Noms de domaine éphémères Un des domaines utilisés, orbi-mount.com, a été enregistré le 7 août 2025. Une existence aussi récente est un signal d’alerte majeur, typique des infrastructures « throw-away » (jetables) utilisées dans les fraudes à court terme. Les entités légitimes opèrent avec des domaines établis, tandis que les schémas frauduleux comptent sur des domaines à faible coût, conçus pour être abandonnés dès les premières alertes.
• Anonymat des propriétaires Les informations relatives au propriétaire du nom de domaine (données Whois) sont systématiquement masquées. Cette pratique, bien que techniquement possible, est contraire à l’exigence de transparence fondamentale dans le secteur financier. Elle constitue une manœuvre intentionnelle visant à dissimuler l’identité des opérateurs et à rendre toute poursuite plus complexe.
• Absence totale de mentions légales Les sites web d’Orbimount ne présentent aucune mention légale (nom de la société, numéro d’enregistrement, adresse du siège social, etc.). Cette omission constitue une infraction directe à la loi dans la plupart des juridictions et confirme la volonté des opérateurs de se soustraire à toute responsabilité légale et réglementaire.
• Prolifération des domaines et URLs L’enquête a identifié une multitude de domaines associés à l’opération : orbimount.ioorbi-mount.comorbimount.itorbimount.expert, ainsi que des plateformes de trading tierces comme trade.plf-tchb.io et trade.plf-tchb.com. Cette tactique de fragmentation, incluant l’usage de sous-domaines quasi-identiques, vise à complexifier le suivi par les autorités, à contourner les blocages des régulateurs et à semer la confusion chez les victimes.
• Certification frauduleuse Pour tromper les investisseurs sur sa légitimité, notamment dans le domaine des crypto-actifs, Orbimount prétend être régulé par une fausse autorité, la « Digital Asset Authority », et affiche un numéro de certification invalide (DDA-REG-8706C). Aucune de ces références ne correspond à un organisme de régulation public reconnu, ce qui constitue un acte de tromperie délibérée.
• Faible visibilité et traductions automatiques La plateforme est très peu visible sur les moteurs de recherche, signe qu’elle n’investit pas dans une réputation à long terme. De plus, ses sites sont disponibles dans un grand nombre de langues, souvent via des traductions automatiques de faible qualité. Ceci trahit une approche opportuniste visant une audience mondiale, plutôt que l’ancrage local et le professionnalisme d’une entreprise établie.
Ces éléments techniques convergent pour former le portrait d’une architecture délibérément conçue pour l’escroquerie : opaque, éphémère et illégale. La section suivante détaillera le modus operandi précis par lequel cette infrastructure est mise à profit pour manipuler les victimes et leur extorquer des fonds.

4.0 Modus Operandi : Déconstruction des Tactiques de Manipulation et d’Extorsion

Orbimount emploie une stratégie d’ingénierie sociale et procédurale structurée, typique des arnaques au trading en ligne. Le processus est conçu pour attirer la victime, établir un rapport de confiance, provoquer une escalade de l’engagement financier via des techniques de persuasion coercitive, puis bloquer tout retrait en exerçant une pression maximale.
Le déroulement de l’escroquerie peut être décomposé en cinq étapes chronologiques :
1. L’Appât : Publicités Trompeuses et Faible Investissement Initial. Les victimes sont attirées par des publicités en ligne usurpant l’identité de personnalités connues (comme l’économiste Thomas Piketty) ou promettant des gains rapides grâce à des technologies comme l’intelligence artificielle. Pour minimiser la méfiance, l’investissement de départ est faible, généralement fixé à 250 euros, un montant accessible qui sert de « porte d’entrée ».
2. La Mise en Confiance : Le Retrait Test. Une fois le premier dépôt effectué, pour prouver le « sérieux » et la « fiabilité » de la plateforme, les opérateurs autorisent la victime à effectuer un petit retrait (entre 50 et 100 euros). Cette manœuvre est cruciale : en voyant que l’argent peut être retiré, la victime baisse sa garde et devient convaincue de la légitimité du système, ce qui la prépare psychologiquement à investir davantage.
3. L’Escalade : Pression Psychologique pour des Investissements Majeurs. La victime est alors contactée de manière insistante par de prétendus « conseillers financiers » (utilisant des pseudonymes comme Pierre Rottenberg). Ces derniers exercent une forte pression psychologique pour la convaincre d’investir des sommes bien plus importantes, allant de 10 000 à 25 000 euros. Ils utilisent des arguments de gains exceptionnels et imminents, et n’hésitent pas à devenir agressifs, voire menaçants, en cas de refus ou d’hésitation.
4. Le Piège : Usurpation d’Identité et Manœuvres dilatoires. Pour renforcer leur crédibilité, les escrocs usurpent le nom de sociétés de trading légitimes (par exemple, « CPT TRADING »). Face à une tentative de retrait, des tactiques complexes sont déployées. Un exemple est la manœuvre du « split CFD », où un conseiller (comme Daniel Stanley) prétexte une situation complexe (un autre client hospitalisé) pour informer la victime qu’un « prêt » de 0,1 BTC a été ajouté à son compte. Pour retirer ses fonds, la victime est alors sommée de verser elle-même 0,1 BTC pour « rembourser » ce prêt inexistant, sous la fausse promesse d’un « retour de 100% ».
5. La Capture : Blocage des Retraits et Extorsion Finale. Lorsque la victime demande à retirer ses gains (souvent fictifs) ou son capital, le piège se referme. Le compte est soudainement désactivé, des « problèmes techniques » insolubles apparaissent, ou, plus fréquemment, les escrocs exigent le paiement de « frais », « taxes » ou « commissions » imaginaires comme condition préalable au déblocage des fonds. Chaque paiement effectué ne fait qu’entraîner de nouvelles demandes, dans une spirale d’extorsion sans fin.
Ces manœuvres frauduleuses sont mises en œuvre par des individus et via des coordonnées spécifiques, qui sont répertoriés dans la section suivante.

5.0 Entités et Personnels Associés : Identification des Acteurs et Vecteurs de Contact

Le recensement exhaustif des vecteurs de contact suivants permet de cartographier l’infrastructure de communication du réseau, révélant une architecture redondante conçue pour la résilience opérationnelle et l’évasion. Ces données, collectées à partir des avertissements réglementaires et des témoignages, sont essentielles pour les procédures judiciaires et les signalements.
• Noms de domaine et URLs associés :
    ◦ orbimount.io
    ◦ orbi-mount.com
    ◦ orbimount.expert
    ◦ orbimount.it
    ◦ trade.plf-tchb.com
    ◦ trade.plf-tchb.io
    ◦ trade.hdf-finance.com
• Adresses e-mail utilisées :
    ◦ Domaines génériques : @orbimount.expert@orbimount.team
    ◦ Adresses spécifiques :
        ▪ jimmy.rice@orbimount.expert
        ▪ pierre.rottenberg@orbimount.expert
        ▪ daniel.stanley@orbimount.expert
        ▪ lia.gabriel@orbimount.team
        ▪ lia.mateos@orbimount.team
        ▪ leia.bruno@orbimount.team
        ▪ arya.sanz@orbimount.team
        ▪ vanesa.hodzova@orbimount.team
        ▪ daniela.sedlakova@orbimount.team
        ▪ support@orbimount.expert
        ▪ support@orbimount.team
• Numéros de téléphone recensés :
    ◦ +44 7438145366
    ◦ +44 1217909509
    ◦ +44 2394200769
    ◦ +44 7488872814
    ◦ +44 1252437527
    ◦ +44 1252437157
    ◦ +65 60348751
    ◦ +421 2/330 568 18
• Pseudonymes des « Conseillers » :
    ◦ Pierre Rottenberg
    ◦ Jimmy Rice
    ◦ Daniel Stanley
    ◦ Lia Gabriel (utilisant également l’alias Lia Mateos)
    ◦ Arya Sanz
    ◦ Leia Bruno
    ◦ Vanesa Hodzova
    ◦ Daniela Sedlakova
• Adresses physiques prétendues :
    ◦ Londres, Royaume-Uni : Aldgate Tower, 2 Leman St, London E1 8FA
    ◦ Singapour : 143 Cecil St, Singapore 069542
Cette multiplicité de contacts et d’alias est typique des réseaux de fraude cherchant à maximiser leur portée tout en diluant les responsabilités. Face à ce réseau organisé, il est crucial que les victimes adoptent une stratégie structurée pour se défendre et limiter les préjudices, comme détaillé dans les recommandations finales de ce dossier.

6.0 Conclusion et Recommandations pour les Victimes

L’analyse croisée des éléments réglementaires, techniques et factuels permet de qualifier formellement l’entité Orbimount d’opération d’escroquerie financière organisée. Les avertissements officiels de multiples régulateurs, la mise en évidence d’une infrastructure délibérément opaque et éphémère, et les témoignages concordants décrivant un modus operandi prédateur confirment qu’Orbimount n’est en aucun cas une plateforme d’investissement légitime.
Pour les personnes ayant été victimes de cette arnaque, il est impératif d’agir rapidement et méthodiquement. Voici une série de recommandations claires et actionnables :
1. Cesser immédiatement tout paiement. Ne versez sous aucun prétexte des fonds supplémentaires, qu’ils soient présentés comme des « frais de retrait », des « taxes » ou un « remboursement de prêt ». Tout versement additionnel est destiné à accroître le préjudice et ne permettra en aucun cas de récupérer les fonds initiaux.
2. Contacter sa banque de toute urgence. Informez votre banque de la nature frauduleuse des transactions et demandez si une procédure de rappel de fonds est possible (connue sous les termes de « chargeback » pour les paiements par carte ou « recall » pour les virements). Les chances de succès diminuent avec le temps, il est donc crucial d’agir vite.
3. Conserver toutes les preuves. Rassemblez et sauvegardez de manière sécurisée tous les éléments relatifs à vos interactions avec Orbimount : e-mails, captures d’écran des conversations et de la plateforme, contrats ou documents fournis, relevés de transactions, et coordonnées des interlocuteurs. Ces preuves seront indispensables pour les démarches futures.
4. Déposer plainte officiellement. Rendez-vous au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie la plus proche pour déposer une plainte formelle pour escroquerie. Si vous avez transmis des copies de vos documents d’identité, mentionnez-le explicitement pour vous prémunir contre une éventuelle usurpation d’identité.
5. Signaler aux autorités financières. En France, contactez l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) via son service Épargne Info Service. Dans les autres pays, contactez le régulateur financier national compétent (FSMA en Belgique, CSSF au Luxembourg, etc.). Ce signalement contribue à l’alimentation des listes noires et à la protection d’autres épargnants.
6. Se méfier des arnaques à la récupération de fonds. Soyez extrêmement vigilant si vous êtes contacté par des individus ou des sociétés prétendant pouvoir récupérer vos fonds perdus moyennant le paiement de frais. Il s’agit presque toujours d’une seconde arnaque, menée par les mêmes escrocs ou des complices, visant à vous frauder une nouvelle fois.

Laisser un commentaire